Le retour à l'école d'une minorité d'élèves s'est fait dans un contexte délicat, où nous avons plaidé pour une concertation en amont et une information des communautés éducatives, notamment sur le fait que le respect des protocoles sanitaires ne permettait pas d'accueillir au delà d'une minorité d'élèves - tout particulièrement dans les maternelles avec des groupes de 5 ou au mieux 7 élèves. La demande des familles est variable mais dans certaines écoles elle est suffisamment faible pour pouvoir être satisfaite à temps complet. Dans d'autres, on s'achemine vers un accueil certains jours et pas d'autres. Dans toutes les écoles, il semble qu'il faille planifier de manière assez précise l'arrivée de groupes accueillis par des animateurs, avec des horaires décalés par rapport aux autres et du coup en prenant en compte les fratries par exemple.
Il semble essentiel en tout cas de ne pas oublier que la continuité pédagogique est toujours assurée par le travail des enseignant.es en distanciel. Puisqu'avec les protocoles sanitaires en vigueur, on ne peut guère accueillir à temps plein qu'une minorité, les activités proposées sont des activités d'étude ou de loisir, parfois en plein air, et c'est tant mieux. Quand travail pédagogique il y a, il peut être fait avec un.e autre enseignant.e que celle.lui de l'élève, et il se cale sur ce qui est fait à distance. Si on veut avoir une image juste de ce qui se met en place, les mairies se mobilisent sur des dispositifs renforçant la capacité d'accueil des écoles mais c'est parce que tout le monde est contraint par les protocoles sanitaires et que les équipes enseignant.es elles doivent se démultiplier entre la poursuite du distanciel et ce travail d'accueil et d'organisation pour le moins compliqué.
Dans un tel contexte, il serait également trompeur de s'imaginer que la reprise règle automatiquement les problèmes de décrochage scolaire : on peut au contraire craindre que les familles concernées ne répondent pas toutes à l'offre d'accueil qui est faite, soit parce qu'elles ne sont pas prêtes à renvoyer leurs enfants dans l'école pour des raisons sanitaires (parents fragiles ou travaillant dans des espaces professionnels à risque de contagion, crainte d'une contamination de leur enfant ou par leur enfant, personnes actuellement atteintes du Covid), soit parce que ces conditions d'accueil ne peuvent pas répondre au besoin d'accompagnement personnalisé de leurs enfants, qui pourraient relever du RASED par exemple, ou encore parce que leurs enfants ne sont pas prêts à vivre l'école de cette manière, avec des règles de distanciation physique aussi strictes.
C'est donc avec une totale incompréhension que nous avons appris en marge de notre réunion du 26/5/2020 avec la Mairie que Mme Corinne Valls, maire de Romainville, avait dépeint le personnel des "fonctionnaires d'État" de l'Éducation Nationale comme "pas complètement mobilisé par sa hiérarchie". Si il est audible, pour nous parents d'élèves, que la Mairie déplore de devoir pallier aux lacunes du soutien financier ou logistique de l'État, qu'il vienne de l'Éducation nationale ou d'autres Ministères, un tel langage est de nature à occulter la poursuite de l'engagement des enseignant.es en mai et juin 2020 sur le seul dispositif à même, dans le cadre des protocoles sanitaires en vigueur, d'assurer une continuité pédagogique pour la très grande majorité des élèves de la ville, à savoir l'école à distance. Dans ce contexte, de telles déclarations donnent donc une vision erronée de la réalité du terrain en invisibilisant le travail pédagogique principal que poursuivent les équipes. Nous espérons d'autant plus qu'une rectification viendra remédier au plus vite à ces affirmations pouvant induire en erreur les lectrices.eurs du magazine de la ville que de telles déclarations publiques tombent au plus mal puisque les équipes éducatives doivent coordonner la mise en place des 2S2C en ce moment-même... avec les équipes municipales !
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